La classe politique guinéenne n’a pas bonne presse ni une cote de confiance enviable en ces temps qui courent. La quasi-totalité des acteurs qui se relayent aux affaires et animent la vie publique depuis l’accession à la souveraineté nationale jusqu’à ce jour sont, à quelques exceptions près, cloués au pilori. De nombreuses voix clament à la face de l’opinion : « Tous des pourris ! »
À suivre les développements récents de la situation nationale depuis que la transition – marquée par tous les coups de théâtre et rebondissements – est en marche, on ne peut que constater la versatilité des politiques et plaider coupable. Car les travers déplorés ne datent pas d’aujourd’hui.
Si les raisons de désespérer des hommes politiques ne manquent pas, quelques-uns brillent encore par la force de leurs convictions et la rigueur de leur engagement. Des « lucioles » qui apportent de la lumière dans la grisaille quotidienne et refusent de « hurler avec les loups » dans cette chasse au trésor ouverte.
En arpentant les arcanes du pouvoir et en côtoyant de près les princes, on croise des laudateurs et courtisans méprisables, mais on rencontre aussi des hommes portés par leurs idéaux, capables de résister aux plus grandes tentations sur la terre des hommes.
Le Dr Fodé Oussou Fofana a souvent laissé passer « sa chance » et n’a pas obtenu les fonctions que d’autres auraient acquises en se sabordant politiquement. Parce qu’il a voulu rester digne de la confiance placée en lui, il s’est attaché, à toute époque, à rester fidèle à ses choix.
Un chef d’État, le capitaine Moussa Dadis Camara – pour ne pas le nommer –, lui a fait des propositions sans cesse réitérées pour le rallier à sa cause. Il lui offrit un poste ministériel, en vain. Il lui suggéra ensuite de créer un parti qu’il financerait volontiers. Nouveau refus.
Le vice-président de l’UFDG a tenu bon face à ce chef de l’exécutif pourtant déterminé, prêt à toutes les concessions pour le débaucher. Le pharmacien a décliné toutes les offres, pourtant alléchantes, par fidélité à son combat dans l’UFDG et à son mentor, Cellou Dalein Diallo. Chaque fois, il a invoqué le respect et la considération que lui témoigne le président de l’UFDG pour décliner les sollicitations.