Depuis plusieurs jours, Conakry est en proie à une crise de carburant sans précédent. Ce lundi, la situation reste inchangée : des kilomètres de files d’attente s’étendent devant les stations-service, où l’espoir de voir arriver un camion-citerne se transforme en une attente interminable pour des milliers de conducteurs. Du quartier Kagbélen à Boullbinet, les stations-service sont à sec, et les usagers de la route se retrouvent dans l’incertitude totale.
Dans un communiqué désespéré, la Société Nationale des Pétroles (SONAP) a indiqué que l’approvisionnement en essence a été retardé à cause des intempéries : « Le bateau d’approvisionnement en essence pour la SONAP n’est pas arrivé hier soir. Il a pris du retard de quelques heures », un message qui semble peine perdue aux yeux des milliers de Guinéens pris au piège.
Souleymane Bah, habitant de Kaloum, est l’un des nombreux témoins de cette crise. « Ce matin, plusieurs de mes amis sont partis à la recherche de carburant, mais en vain. Certains ont même abandonné leurs motos, faute de carburant. Ce communiqué de la SONAP est révoltant. À quelques heures de la fin de l’année, on se retrouve dans cette situation indigne. » L’angoisse est palpable chez cet habitant, qui n’arrive pas à comprendre pourquoi les autorités n’ont pas anticipé cette pénurie.
À proximité de la DPJ, Moussa Camara exprime également son exaspération : « J’ai visité plusieurs stations dans la ville, mais partout, c’est le même constat : pas d’essence. Même sur le marché noir, il n’y a rien. La SONAP n’a fait aucune prévision, et maintenant, ce sont les conducteurs comme nous qui payons les conséquences de leur gestion calamiteuse. » Les transporteurs, et particulièrement les conducteurs de taxi-motos, sont les premiers à souffrir de cette crise, qui perturbe leur travail quotidien et menace leur source de revenus.
Ce lundi 30 décembre, l’ensemble de Conakry est paralysé par la pénurie de carburant. Les files d’attente dans les stations-service, témoignent d’une gestion défaillante qui plonge la population dans la précarité. Cette crise, à l’aube de la nouvelle année, ne fait qu’ajouter à la détresse quotidienne des citoyens, déjà éprouvés par de multiples difficultés.
Amadou DIALLO