Les avocats de l’ancien premier ministre ne décolèrent pas. Vendredi en conférence de presse , Me Dinah Sampil, l’un des avocats d’Ibrahima Kassory Fofana, a déclaré que son client, condamné à 5 ans de prison par la CRIEF pour détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, n’était pas fondé.
« On dit que Kassory a détourné 15 milliards de francs guinéens de la régie d’avance qui était accordée à l’entité administrative appelée MAMRI (Mission d’appui à la mobilisation des recettes internes). Cette entité, à sa création, a été placée sous la tutelle du Premier ministre. Je précise d’ailleurs que sa création procède d’une initiative de Ibrahima Kassory Fofana en tant que financier. Un montant de 15 milliards GNF a été alloué pour son fonctionnement. Le premier fonctionnement a débuté du 31 janvier 2019 au 4 mars 2021. À la fin de l’exercice, on a pu constater qu’un reliquat de 85,9 millions de francs guinéens a résulté de la gestion de cette entité administrative »
« C’est l’une des rares fois, sinon l’unique fois, dans l’histoire de la gestion en République de Guinée, qu’un exercice soit clôturé avec un restant de ce montant. En général, en Guinée, toute la régie est consommée, et en fin d’exercice, aucun franc ne reste dans la caisse. Kassory a pu réaliser cet exploit unique pour restituer au trésor public le montant de 85,9 millions de francs guinéens. Cela découle aussi des rapports de l’Inspection générale d’État, des états financiers de la MAMRI elle-même et de l’Inspection des finances.
Les comptes de la MAMRI ont été examinés et approuvés par la Cour des comptes de la République de Guinée. Je pense que le magistrat, au lieu de s’amuser à faire des affirmations aussi infondées qu’injustes, aurait dû se rapprocher de ces institutions pour avoir de meilleurs renseignements sur ce qu’il devrait dire ou ce qu’il devrait faire ».
Après le rattachement de la MAMRI à la présidence, la Guinée a fait face à la COVID-19 et trois milliards de fg sur les 15 milliards alloués à l’organe ont été orientés vers l’ANIES pour s’occuper du volet riposte de la pandémie en Guinée, explique l’avocat qui comprend pas pourquoi la CRIEF n’a tenu compte de cet aspect.
« Le deuxième exercice, c’est presque à mi-parcours qu’un décret est venu délocaliser la MAMRI de la primature pour la rattacher à la présidence de la République, pour des raisons qui étaient personnelles au chef de l’État à l’époque, le Pr Alpha Condé. Donc, lors de la passation de services en application de ce décret, le rapport a constaté que dans le budget de 15 milliards alloués pour le deuxième exercice, 12 milliards au moins étaient encore dans le compte. Mais avant cette passation, vous savez que notre pays avait fait face à la COVID-19, et comme tout pays, tout État responsable, il fallait riposter à cette pandémie qui avait attaqué les populations. C’est ainsi que 3 milliards sur les 15 milliards alloués avaient été alloués à l’ANIES, qui était la structure de réaction contre la COVID-19. Donc, là également, lorsque la directrice de cette institution, ANIES, a fait l’objet de poursuites par la même CRIEF, cette juridiction a constaté l’utilisation rationnelle, objective et exacte des 3 milliards dans la lutte contre la COVID-19. Nulle part, aucun franc de ce montant de 15 milliards n’a été utilisé par Ibrahima Kassory Fofana personnellement. Ce qui veut dire donc que le détournement est simplement affirmé par la CRIEF, mais il n’est nullement démontré par un quelconque acte juridique ou administratif. Nous souhaitons porter à la connaissance de l’opinion, aussi bien nationale qu’internationale, que Kassory n’a détourné aucun franc de l’État guinéen »
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