Dans un acte de protestation qui a attiré l’attention des autorités éducatives et de l’opinion publique, plusieurs enseignants-chercheurs des universités de Gamal Abdel Nasser de Conakry et du Général Lansana Conté de Sonfonia ont investi les rues de la capitale guinéenne.
Un total de 103 enseignants, dont certains sont dans la profession depuis plus de six ans, ont manifesté leur frustration et leur indignation devant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, réclamant leur intégration officielle dans la fonction publique. Ces enseignants dénoncent une situation qu’ils qualifient de « discrimination institutionnalisée » et de « négligence flagrante ».
Depuis plus de six ans, certains de ces enseignants ont consacré leur expertise et leur savoir-faire à l’enseignement et à la recherche dans ces universités publiques, sans bénéficier d’une reconnaissance adéquate ou d’un statut de fonctionnaire. En dépit de leur contribution significative au système éducatif du pays, ils restent en marge des processus de recrutement officiels et se voient systématiquement écartés des opportunités de consolidation de leur emploi. Face à cette injustice, les manifestants ont exigé leur intégration immédiate dans la fonction publique, soulignant qu’ils n’avaient plus à attendre après des années de dévouement.
Armés de banderoles et de slogans percutants, les enseignants-chercheurs ont exprimé leur colère en déclarant : « Non à l’injustice ! Non à l’exploitation intellectuelle ! », « La justice doit guider notre avenir, pas la corruption ! » et « Trop de retard, trop d’années sans reconnaissance, il est temps que nos droits soient rétablis ! ». À travers ces mots, ils ont réitéré leur demande de rétablir leur statut et de les inclure dans les listes de recrutement des enseignants dans les universités publiques, dénonçant au passage la corruption qui gangrène ces processus.
Les protestataires ont par ailleurs attiré l’attention sur la lenteur administrative et l’absence de transparence dans le recrutement des enseignants-chercheurs. Selon eux, des pratiques douteuses telles que le favoritisme et l’opacité dans les critères de sélection auraient conduit à la marginalisation de nombreux enseignants qualifiés. Cette situation crée une atmosphère de mécontentement général et de méfiance au sein du milieu académique, dégradant ainsi la qualité de l’enseignement et de la recherche dans ces institutions clés pour le développement de la Guinée.
En dépit des multiples démarches administratives et des promesses de réformes, ces enseignants estiment que leurs aspirations légitimes sont ignorées, voire bafouées, depuis trop longtemps. Leurs revendications vont au-delà d’une simple demande de régularisation de leur statut. Ils exigent un changement profond du système éducatif, afin de garantir un environnement de travail équitable et transparent pour tous les acteurs du secteur, ainsi qu’une meilleure gestion des ressources humaines dans l’enseignement supérieur.
Amadou DIALLO