Dans un communiqué publié ce mardi 12 novembre 2024, les forces vives de Guinée ont exprimé leur désir de voir une transition civile dès le 1er janvier 2025. Elles appellent à un retour rapide à un pouvoir civil, soulignant les engagements pris pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Mohamed Cissé, responsable de la communication du PEDN, a réagi à ces déclarations, offrant son point de vue sur la situation actuelle du pays.
D’abord, sur l’appel à une transition civile, Mohamed Cissé se montre réservé quant aux démarches des forces vives, soulignant que si la mise en place d’une transition civile est une demande légitime, le mécanisme précis pour y parvenir reste flou.
« Peut-être pourront-ils dire comment y procéder », affirme-t-il, en insistant sur l’importance de clarifier le processus. Selon lui, l’essentiel demeure un retour rapide à un pouvoir civil, qu’il s’agisse de la gestion partagée avec le CNRD ou d’une gestion entièrement civile. « Le plus important est d’aboutir à l’autre pôle, celui du retour à l’ordre constitutionnel sous régime civil », insiste-t-il, soulignant que ce retour au pouvoir civil doit se faire « par le plus court chemin possible ». Cissé conclut en affirmant que le pouvoir doit revenir par les urnes et non par une gestion prolongée de la transition.
Ensuite, sur les soupçons de confiscation du pouvoir par le Général Doumbouya, il partage les préoccupations exprimées par les forces vives concernant une possible confiscation du pouvoir par le président. Selon lui, ces préoccupations sont « légitimes » au regard de la situation actuelle. Toutefois, il reste optimiste, espérant que Doumbouya, en tant que « soldat au service de la Nation », agira dans l’intérêt supérieur du pays.
« Nous devons enfin cesser la mauvaise habitude de la symphonie inachevée », plaide Cissé, appelant à l’unité et à la concrétisation des promesses faites. Il encourage à garder l’espoir pour un avenir meilleur.
Enfin, sur les violations des droits humains et l’instrumentalisation de la justice, Mohamed Cissé ne ferme pas les yeux sur la réalité de la situation.
« Le problème de la justice est réel », reconnaît-il, mais il met en garde contre une condamnation généralisée. « Cela n’implique pas qu’on jette l’eau du bain avec le bébé », nuance-t-il, soulignant qu’il est possible de corriger les dysfonctionnements sans détruire totalement le système. Il réaffirme la nécessité de poursuivre la lutte pour le respect des droits de l’homme, estimant qu’il est essentiel de comprendre que le pouvoir ne doit pas être synonyme de souffrance pour ceux à qui il est destiné. « C’est un combat de tous les jours », conclut-il.
Ainsi, le patron de la communication du parti dirigé par Lansana Kouyaté prend une position équilibrée, appelant à un retour à la démocratie et à la justice, tout en restant pragmatique face aux défis actuels de la Guinée.
Amadou DIALLO