Au Mali, un projet de loi adopté mercredi 11 juin 2025 en conseil des ministres prévoit d’accorder un mandat présidentiel sans limite dans le temps au General Assimi Goita. Déjà président de la transition, Assimi Goita restera à la tête du pays pendant au moins cinq ans supplémentaires. Ce mandant est renouvelable sans élections jusqu’à la pacification du Mali et des autres alliances du Sahel.
Au Mali, le projet de loi doit encore être voté par le Conseil national de transition, acquis au régime en place. Il prévoit d’accorder au général Assimi Goïta « un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar de ses pairs de la confédération des États du Sahel ». La justification officielle est quelque peu tortueuse, pour ne pas dire contradictoire : « Malgré l’adoption d’une nouvelle Constitution » qui avait nécessité l’organisation d’un scrutin en juin 2023 et malgré « le contrôle de l’ensemble du territoire par les Forces armées » et « les résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme », le Mali « et les autres pays de l’AES sont toujours confrontés à la menace de la déstabilisation internationale et l’atteinte aux intérêts vitaux des populations. »
En résumé : la transition avait déjà organisé un vote il y a deux ans, la situation sécuritaire se serait encore améliorée depuis, selon les autorités de transition, mais des élections sont impossibles. La France n’est pas citée, mais la référence à une « déstabilisation internationale » fait écho aux innombrables accusations déjà portées contre Paris par les autorités maliennes de transition, notamment celle d’armer les groupes terroristes sans qu’aucune preuve ne soit jamais exposée.
RFI