La question de la gestion de la dette en Afrique se pose avec une acuité croissante. Récemment, un rapport a révélé l’existence d’une dette dissimulée, un scandale qui vient compromettre les efforts consentis par l’équipe gouvernementale mise en cause : celle de Macky Sall. Ce cas n’est malheureusement pas isolé. Partout sur le continent, les dettes s’accumulent, menaçant la stabilité économique et hypothéquant l’avenir des générations futures.
L’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), censée offrir un nouveau souffle aux économies fragiles en allégeant leur fardeau financier, n’a pas tenu ses promesses. Au lieu d’être un levier de développement, elle semble avoir encouragé une certaine inertie chez nos dirigeants, qui se sont habitués à la facilité des allégements et des nouveaux emprunts sans planification rigoureuse de remboursement.
Aujourd’hui, la dette publique atteint des niveaux alarmants, souvent contractée sans stratégie de paiement viable. Le problème ne réside pas seulement dans l’accumulation des emprunts, mais surtout dans l’incapacité à structurer des mécanismes de remboursement efficaces et durables. En conséquence, nous assistons à un transfert générationnel du fardeau de la dette, freinant les perspectives de développement et compromettant l’avenir de nos nations.
Il est temps d’inverser cette tendance. Contracter une dette ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen d’investir intelligemment dans des projets générateurs de richesses et de croissance. Nos dirigeants doivent faire preuve de responsabilité et de vision stratégique pour assurer un développement véritablement durable, libéré de l’emprise d’un endettement incontrôlé.
Fodé BALDE
Politologue
Certifié en Diplomatie Économique