L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a réagi après le lancement officiel du programme national de recensement administratif à vocation d’État civil (PN-RAVEC) par le premier ministre, Amadou Oury Bah, ce 21 novembre 2024, à Matoto. Le parti a clarifié sa position à travers Joachim Baba Millimouno, coordinateur de la cellule communication, insistant sur son soutien au processus tout en exprimant des réserves concernant son impact immédiat sur le fichier électoral pour la sortie de la transition.
Joachim Baba Millimouno a d’emblée rappelé que l’UFDG n’est pas opposé au PN-RAVEC en tant que tel. « Ce qu’il faut tout d’abord retenir est que l’UFDG n’est pas opposé au PN-RAVEC en tant que processus devant doter la gouvernance publique d’état d’un outil de planification du développement », a-t-il souligné.
Cependant, le coordinateur de la communication de l’UFDG a souligné son désaccord avec la manière dont le PN-RAVEC est lié au fichier électoral : « Nous sommes opposés à ce que la disponibilité du fichier électoral devant servir pour l’organisation des processus électoraux pour la sortie de transition soit assujettie à la mise en œuvre du PN-RAVEC ». Selon lui, le processus est trop long et complexe pour répondre aux exigences des élections à court terme.
Joachim Baba Millimouno a également fait remarquer que le recensement administratif à vocation électorale prendrait trop de temps pour être utile dans un délai aussi court : « Il est évident qu’un recensement administratif à vocation électorale ne peut s’opérer en moins de 4 ans ». Il cite l’exemple du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, où des pays plus stabilisés ont commencé le processus il y a plusieurs années sans avoir encore terminé.
Enfin, l’UFDG a aussi exprimé sa déception quant à l’absence de signes clairs d’une volonté de sortir de la transition rapidement. « S’il y a une réelle volonté de sortir de la transition, c’est maintenant qu’il faut le prouver », a déclaré Joachim Baba Millimouno, insistant sur la nécessité de maintenir un fichier électoral fonctionnel et amélioré plutôt que de retarder le processus en attendant le PN-RAVEC.
En ce qui concerne le fichier électoral, l’UFDG affirme qu’un fichier raisonnablement acceptable existe déjà et qu’il peut être mis à jour rapidement. « Ce fichier raisonnablement acceptable peut encore être amélioré avec des mises à jour en moins de 60 jours », a précisé Millimouno.
Au-delà des réserves sur l’utilisation du PN-RAVEC pour les élections de sortie de transition, l’UFDG appelle à une gestion plus pragmatique et transparente des processus électoraux afin d’assurer la stabilité politique et institutionnelle du pays.
Amadou DIALLO