Le contrôleur général Djénèba Sory Camara, directeur général de la police nationale, a récemment annoncé l’interdiction du port de cagoules pour les conducteurs de taxis-motos. Cette décision suscite des réactions variées au sein de la population, révélant des opinions divergentes sur la sécurité et la liberté individuelle.
Alpha Sylla, étudiant et conducteur de taximoto, soutient cette décision.
« Pour moi, c’est une bonne décision. Pourquoi cacher son visage ? C’est bête et irrespectueux. Celui qui se cache est souvent perçu comme un voleur ou un bandit », argue-t-il, soulignant l’importance de la transparence dans une société où la sécurité est primordiale.
À l’opposé, Mamadou Aliou Baldé, rencontré à Cosa rond-point, trouve la décision injuste.
« Je suis contre l’impunité et le deux poids deux mesures. Tous les militaires portent la même chose. Ils viennent dans les quartiers pour nous attraper et tirent sur nous. Comment identifier un agent dans ces conditions ? La junte doit être transparente et appliquer la loi à tout le monde », déclare-t-il, insistant sur la nécessité d’un traitement équitable.
Un autre conducteur de moto, rencontré près du carrefour d’Enco5, juge la mesure très sévère.
« Nous ne devrions pas empêcher les gens de s’exprimer. Personnellement, je porte la cagoule à cause du vent et de mon travail. En tant que vigile, je suis gêné et je dois aller loin de chez moi pour gagner ma vie en roulant la nuit. Je me protège pour vivre », explique-t-il. Son témoignage met en lumière les réalités économiques et sociales qui poussent certains à porter des cagoules, non pas pour dissimuler leur identité, mais pour des raisons de confort et de sécurité personnelle.
Cette interdiction soulève des questions cruciales sur la sécurité publique et les droits individuels. Si certains y voient une nécessité pour renforcer la sécurité, d’autres perçoivent cela comme une restriction de leurs libertés.
Amadou DIALLO